L’ENTOMOLOGISTE
Extrait d’un texte de Henri-Pierre Aberlenc paru dans le bulletin Le Coléoptériste en 2005 (volume 8) (retrouver ici le texte intégral)
« [Gilbert Liskenne] eut le bonheur d’avoir deux ardentes vocations, la peinture et l’entomologie. Et il admirait la beauté des Insectes avec son œil de peintre. Ces deux voies furent pour lui indissociables : sa créativité et sa fantaisie artistiques étaient en concordance avec les heures passées à la loupe binoculaire. Laissons-lui la parole : « Souvenez-vous que les aborigènes de l’Australie disent leurs récits en parcourant de la main une planchette couverte de stries, mais il y a aussi, sans jeu de mots, les cordes des instruments de musique et, pourquoi pas, les élytres du Coléoptère malgache Polybothris angulosa… ».
Dans son atelier du boulevard Masséna, à côté des chevalets, des toiles, des crayons et des pinceaux, un espace était réservé à l’entomologie, avec la collection, les livres, les revues, la « bino »… S’il s’intéressa toujours à l’ensemble des Coléoptères, il se spécialisa dans les Buprestidae, auxquels il finit par consacrer l’essentiel de son activité entomologique. À une époque, il vint régulièrement travailler sur la collection de Buprestes du Muséum national d’Histoire naturelle, où il travailla avec Descarpentries et rencontra Bellamy. Il fut un membre assidu de l’Acorep. Au moment de sa mort, il travaillait à un manuscrit qui lui tenait à cœur mais qu’il laissa inachevé : il va être publié dans l’Entomologiste.

S’il eut l’occasion de bioter régulièrement des insectes dans diverses régions de France (région parisienne, Alpes, Camargue, Pyrénées orientales), l’Ardèche fut pour lui une terre de prédilection. Excellent naturaliste de terrain, il découvrit maintes raretés.
Sa collection, qui comprend une partie Buprestidae et une partie générale, a été acquise selon son souhait par le Muséum d’Histoire naturelle de Lyon, avec ses précieux cahiers de notes et quelques-uns des ouvrages de sa bibliothèque sur les Buprestes. Cette collection, riche en Coléoptères du sud-est et en particulier d’Ardèche, est un utile outil de travail pour connaître la biodiversité régionale et pour étudier les Buprestidae. »
Cet article a été suivi par un hommage paru dans le Bulletin mensuel de la Société linéenne de Lyon (75e année, n°2, février 2006) que l’on peut lire ici.
Le musée des Confluences réunit depuis sa création en 2014 un ensemble de collections scientifiques considérables comprenant notamment celles du Muséum d’Histoire naturelle de Lyon. C’est donc naturellement dans cette institution ouverte au public et aux chercheurs qu’est conservée la collection de Gilbert Lisken(ne). La page entomologique du Musée présente les caractéristiques de ces collections.




